Aperçu historique

L’Académie canadienne-française a été fondée le 9 décembre 1944 à l’initiative personnelle de Victor Barbeau, professeur de langue et de littérature à l’École des Hautes Études commerciales de Montréal, avec l’appui d’une quinzaine d’intellectuel·les et d’écrivain·es, dont Marius Barbeau, Robert Choquette, Marie-Claire Daveluy, Guy Frégault, Alain Grandbois, Lionel Groulx, Rita Lasnier, Philippe Panneton (Ringuet) et Robert Rumilly.

Toutes et tous partageaient avec leur époque le grand souci de la défense de la langue française, eu égard soit à son illustration par la littérature, soit à la rectifcation de l’usage qu’en faisaient au pays les locuteurs « canadiens-français », comme on disait alors.

Photographie prise lors de la fondation de l'Académie des lettres du Québec en 1944

Les trois périodes de l’Académie

  • De sa fondation, en 1944, à l’adoption, en mars 1961, de la Loi instituant un ministère des A!aires culturelles et créant un Office de la langue française.

    Cette époque est marquée par la présidence de son fondateur, Victor Barbeau. Les intérêts de l’Académie durant cette période consistent essentiellement dans la publication annuelle des Cahiers de l’Académie canadienne-française ; la publication d’une revue annuelle d’activités intitulée L’Académie canadienne-française (premier numéro en 1955) ; la publication mensuelle d’un Bulletin de linguistique, de 1957 à 1962 ; l’organisation d’un concours annuel à l’intention des étudiantes, sur des sujets variant d’une année à l’autre.

  • Période de transition. L’Académie oscille alors entre le maintien et la transformation de ses activités, surtout dans le domaine linguistique où elle s’était beaucoup investie durant la période précédente et qui était maintenant de la responsabilité de l’Office de la langue française.

    Le 29 octobre 1981, les membres décident de confier à Jean-Guy Pilon le soin de formuler des propositions quant à l’avenir de l’Académie. Jean-Guy Pilon s’adjoint deux collègues, Rina Lasnier et Suzanne Paradis. Ce comité présente son rapport le 24 avril 1982.

  • Pendant cette période, les membres de l’Académie prennent la décision d’en modifier la dénomination, en abandonnant l’adjectif canadienne française, tombé en désuétude depuis longtemps dans le reste de la société. Les membres en discutent lors de la réunion du 24 janvier 1992 et se rallient autour du nom Académie des lettres du Québec, pour mieux correspondre « au milieu où elle veut s’épanouir ». Le nouveau nom est soumis, par correspondance, aux membres de l’Académie et entériné lors de la réunion du 6 mars de la même année.

    Progressivement, l’Académie réinvente son programme d’activités. Les interventions de l’Académie dans le domaine de la langue, notamment, prennent une orientation plus sociétale, plus sociolinguistique que linguistique, comme durant la première période. Elles prennent la forme de prise de position sur des enjeux linguistiques d’actualité, par exemple la Charte de la langue française, la féminisation des titres de fonctions et de métiers, la réforme de l’orthographe.

    Les interventions en matière de littérature se font par la tenue d’un colloque annuel sur des sujets d’actualité littéraire et culturelle. Le premier, en 1983, a pour thème La littérature québécoise depuis 1900 : ruptures et continuités ; celui de 1984 pose la question Pourquoi écrire aujourd’hui? Et ainsi de suite au fil des ans.

    Ces interventions se font également par la tenue de la Rencontre québécoise internationale des écrivains (RQIÉ), événement unique en son genre au Québec, qui regroupe des représentant·es de diverses littératures invité·es à débattre de sujets d’intérêt commun et que l’Académie des lettres du Québec a pris en charge progressivement depuis 1994.

    L’Académie se manifeste enfin par la remise annuelle de ses prix littéraires dans le domaine du roman, de la poésie, de l’essai, du théâtre et de la traduction; par l’attribution de sa médaille à un·e écrivain·e pour souligner sa contribution exceptionnelle à la littérature québécoise.

    À partir de 2006, l’Académie des lettres du Québec coordonne, en partenariat avec Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ), des lectures-spectacles visant à mieux faire connaître la littérature québécoise dans sa dimension historique et contemporaine.

    D’autre part, elle intervient de façon ponctuelle dans certains débats publics.

Nos valeurs fondamentales

1. Reconnaître et valoriser l’apport essentiel des écrivain·es et des intellectuel·les au dynamisme de la culture québécoise et de la langue française.

3. Accompagner la vie collective québécoise par les moyens de la littérature et de la pensée.

2. Travailler à l’épanouissement et au rayonnement de la littérature québécoise ici et ailleurs dans le monde.

4. Préserver la mémoire littéraire de la société québécoise et transmettre cet héritage aux futures générations.