Joel Des Rosiers

Joël Des Rosiers

(2017)

  • Psychiatre, psychanalyste, poète et essayiste, Joël Des Rosiers est l’auteur de plusieurs recueils de poésie, dont Metropolis Opéra (1987), Tribu (1990), Savanes (1993), Vétiver (1999), Gaïac (2010) et Chaux (2015). Son œuvre littéraire comprend également une nouvelle Un autre soleil (2007) et un recueil de correspondances, Lettres à l’Indigène (2009).

    Né aux Cayes (Haïti) en 1951, descendant de Nicolas Mallet, signataire de l’Acte de l’indépendance, Joël Des Rosiers vit au Québec depuis l’enfance lorsque ses parents, opposants politiques à la dictature, gagnent l’exil. Sympathisant du mouvement situationniste à Strasbourg durant ses années d’études en France, il a accueilli et milité en faveur des réfugiés et des sans-papiers. Plus tard devenu vice-président de l’UNEQ, il a participé au mouvement des villes refuges en faveur des écrivains persécutés dans le monde et milité pour que Montréal et Québec adhèrent à la charte des villes refuges.

    Dans son essai intitulé Théories caraïbes. Poétique du déracinement (réédité et augmenté en 2009), « à ce jour, l’une des tentatives les plus ambitieuses pour penser la condition et la fiction haïtiennes à la grandeur de son américanité », il ouvre les espaces et les identités dans le contexte d’une littérature postnationale.

    D’une écriture au flux serein, son recueil Gaïac (2010) se déploie dans l’émerveillement pur du langage. Dans le dernier opus, Chaux, le poème s’écrit sur une page de chaux inscrivant dans la matière des origines l’impulsion des mots et le souffle de la vérité comme si des murailles même la pierre criait, « le vocabulaire est d’une précision qui irradie cette langue, qui fait naître d’elle les sens les plus incongrus comme les plus savants ».

    En 1990, il était finaliste aux Prix du Gouverneur général pour Tribu. La poésie de Joël Des Rosiers est parcourue d’un amour de la langue qui est science, médecine et sensualité. Elle embrasse les espaces depuis les longs fleuves arctiques vus d’avion jusqu’aux plus minuscules cayes. Imprégnée de la passion de l’auteur pour l’architecture et l’art contemporain, elle témoigne d’une filiation spirituelle et sensorielle dont la prégnance est éprouvée grâce à la richesse olfactive du vétiver ou à la puissance mythique du gaïac. Poète dont la renommée internationale ne cesse de croître depuis son premier livre, Métropolis Opéra, paru il y a presque trente ans, Joël Des Rosiers a construit une œuvre dense, cohérente et s’est imposé comme une figure majeure de la scène poétique contemporaine.

  • » Poésie

    • Œuvres complètes. Poèmes 1987-2015, Montréal, Triptyque, 2019.

    • Chaux, Montréal, Triptyque, 2015.

    • Gaïac, Montréal, Triptyque, 2010.

    • Caïques, Montréal, Triptyque, 2007.

    • Vétiver, Montréal, Triptyque, 1999.

    • Savanes, Montréal, Triptyque, 1993.

    • Tribu, Montréal, Triptyque, 1990.

    • Métropolis Opéra, Montréal, Triptyque/Vague à l’âme, 1987.

    » Essais

    • MétasporaEssai sur les patries intimes,Montréal, Triptyque, 2013.

    • Théories caraïbes. Poétique du déracinement, Montréal, Triptyque, 1996; réédition, 2009.

    » Nouvelles

    • Un autre soleil(avec Patricia Léry), Montréal, Plume & Encre, 2006; édition révisée, Montréal, Triptyque, 2007.

    » Roman épistolaire

    • Lettres à l'Indigène, Montréal, Triptyque, 2009.

    • Prix FETKANN! / Maryse Condé de poésie (2016), pour Chaux, publié chez Triptyque.

    • Prix MLA Modern Language Association for Independent Scholars (2014), pour Métaspora. Essai sur les patries intimes, publié chez Triptyque.

    • Prix Athanase-David (2011).

    • Prix du Gouverneur général (2006) pour la traduction anglaise de Vétivier, décerné au traducteur Hugh Hazelton.

    • Grand prix du Festival International de la Poésie de Trois-Rivières (2000), pour Vétiver, publié chez Triptyque.

    • Grand Prix du livre de Montréal (1999), pour Vétiver, publié chez Triptyque.

    • Prix de la Société des écrivains canadiens (1997), pour son essai Théories caraïbes. Poétique du déracinement, publié chez Triptyque.

« Tout écrivain ignore la direction que prendra son œuvre. Son enfance, ses voyages, son labeur professionnel pour vivre, tout ce qui lui arrive dans la vie, peu importe les changements, qu’ils soient profonds ou subtils, de tels changements apparaîtront, indélébiles, dans son écriture. […] Tout écrivain devrait écrire dans une autre langue que la sienne, tout poète devrait être traducteur, pour être digne de vivre, comme l’écrit Édouard Glissant, “en présence de toutes les langues du monde”. La mémoire, le souvenir, l’oubli ne sont pas que des opérations psychiques qui permettent de vivre dans le temps. »
— Extrait du discours de réception (2017)